10 octobre 2012

Estancia - Un havre de paix en pleine nature / Peace into the wild

Après Iguazú, me voici de nouveau sur la route vers la province de Corrientes, en faisant un arrêt de deux jours à Posadas, petite ville de Misiones sans attrait touristique particulier, mais où j'ai été accueillie à bras ouverts par Gabi, rencontrée via Couchsurfing, et ses amis Leandro et Ariel. Chouette escale donc, où j'ai découvert quelques spécialités argentines : le fameux et incontournable mate (boisson chaude à base d'herbes généralement amère mais qu'on peut boire sucrée, qu'on boit entre amis à l'aide d'une "paille-filtre". C'est surtout la convivialité de cette pratique qui me plaît), ainsi que sa version froide le tereré ; le pastelito de membrillo et de dulce de batata (pâtisserie à pâte feuilletée fourrée d'une confiture de coing ou de patate douce. Ce dulce de batata est typiquement argentin et se mange également lors de la merienda ("goûter") avec du fromage) ; la chipá (spécialité du nord-est de l'argentine, il s'agit d'une sorte de petit pain au fromage, qui se mange en apéro avec le mate) ; et bien entendu, le Mantecol (pâte à base de beurre de cacahuètes, de semoule et de noix parfumée à l'eau de rose. On pourra lui trouver des airs de turrón espagnol. J'en suis devenue accro et il a même remplacé le chocolat...). Un grand merci à Gabi pour son chaleureux accueil, grâce auquel j'ai préféré rester en sa compagnie plutôt que d'aller visiter les fameuses missions jésuites de San Ignacio.




Après seulement six heures de bus (oui, on apprend à relativiser les distances), me voici arrivée à Santa Rosa, où je suis accueillie par le grand sourire de Rodrigo, venu me chercher pour me conduire à l'estancia Santa Bárbara, à une heure de route. Quelques mots d'explication s'avèrent nécessaires sur comment j'ai "atterri" dans une véritable estancia. J'ai simplement eu l'incroyable chance d'entrer en contact avec Gilberte, la cousine de la maman de mon beau-père, qui s'est installée à Corrientes, où elle possède quatre estancias au total. Sans même me connaître, si ce n'est à travers quelques emails échangés, elle m'a accueillie comme une princesse et m'a permis de vivre une expérience inoubliable. Jamais je ne pourrai la remercier assez pour la chance qu'elle m'a donnée, ainsi que pour l'aide précieuse qu'elle m'a apportée pour mon séjour en Argentine

À peine arrivée, je fais déjà partie de cette "grande famille" qu'est l'estancia. Nous, Européens, qui connaissons peu les grands espaces, l'estancia est une réalité difficile à appréhender : loin de la ville, c'est un petit monde à part entière avec son école, son internat, sa chapelle et sa piste d'atterrisage ; des champs à perte de vue : mais pas les champs que l'on connaît, des énormes espaces naturels et sauvages, parsemés de lagunes, où paissent au total quelques 13000 vaches et plus de 700 chevaux qui vivent donc en quasi liberté avec d'autres animaux sauvages. On se sent moins "coupable" de ne pas être végétarien lorsqu'on sait que ces animaux auront eu une belle vie ! En plus du bétail, l'estancia produit aussi du riz et des forêts.

En résumé donc, l'estancia, c'est un havre de paix, en pleine nature sauvage (dès le premier soir, j'ai été prévenue : tu as de très belles sandales, mais elles vont rester dans ton sac toute la semaine, ici c'est chaussures fermées et chaussettes hautes, pour se protéger des serpents. J'ai donc gentiment obéi et fait très attention en retournant dans la maison d'amis ce soir-là). À l'estancia, le temps s'est arrêté pendant cette superbe semaine, où j'ai rencontré des gens merveilleux et toujours souriants, qui aiment leur travail et leur pays et qui ne se lassent jamais de nous apprendre ce qu'ils savent. J'ai donc appris beaucoup de choses sur le fonctionnement et la vie d'une estancia ; sur les animaux sauvages (par exemple que les gnandous font partie des rares animaux dont le mâle couve les oeufs et s'occupe des petits et du nid...) ; et sur le travail des gauchos, les "cowboys" argentins, lors d'une matinée passée en compagnie d'un gaucho (autant dire qu'après cela j'étais épuisée et mes jambes n'auraient pas pu supporter quelques heures de plus à cheval).

Pendant cette semaine, je me suis installée dans une routine qui me plaisait beaucoup : après le petit-déjeuner, balade à la découverte de l'estancia ; déjeuner en terrasse entourée de colibris, avec, au menu, le fameux asado argentin (sorte de "barbecue", mais bien meilleur que chez nous, avec une viande qui a du goût) ; et après la sieste, balade à cheval, à la découverte de superbes paysages, de ses nombreuses lagunes et animaux sauvages ; la journée se terminait par un très bon dîner (Isabel, la chef, est un vrai cordon bleu), accompagné de vin argentin.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Après une semaine, je m'envole donc pour Buenos Aires et j'ai ainsi la chance de voir depuis le ciel les paysages merveilleux de l'Iberá. En fait, ce que j'avais espéré voir dans le Pantanal brésilien, je l'ai découvert ici... Merci encore à Gilberte et à tous ceux qui l'entourent pour leur accueil. Prochain arrêt donc : Buenos Aires, pour six semaines, autre ambiance et autre expérience que je raconterai lors de prochains articles !

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After Iguazú, I am heading towards the province of Corrientes, with a two-day stop in Posadas, small town of Misiones with no particular tourist attraction, but where I am warmly welcomed by Gabi, from Couchsurfing, and her friends Leandro and Ariel. Nice stop, where I could discover some Argentinian specialties: the famous and unmissable mate (hot drink made up of herbs, usually bitter, but which can be sweet too, that we drink with a "straw" that filters the drink, that we share with our friends. What's very nice about it is the friendliness of the practice), as well as its cold variant, the tereré; the pastelito de membrillo or dulce de batata (puff pastry filled with quince or sweet potato jam); the chipá (small cheese bread, specialty from the Northeast of Argentina); and the Mantecol (dessert made up of peanut butter, semolina and nuts, with rose water. It can be compared to the Spanish turrón. I became a fan of it and it even replaced the chocolate...). A big thanks to Gabi for her warm welcome, which made me stay with her instead of visiting the ruins of San Ignacio, a famous Jesuit mission.

After a short six-hour bus ride (yes, we learn that distances are all relative), I arrive at Santa Rosa, where I am welcomed by Rodrigo's big smile, who came to bring me to the estancia of Santa Bárbara, a one-hour car ride. A short explanation of how I landed in a true estancia would be necessary. I was just so lucky to get in contact with Gilberte, the cousin of my stepfather's mom, who settled in Corrientes a few years ago, where she owns four estancias in total. Without even knowing me, apart from a few email exchanges, she welcomed me like a princess and let me have an incredibly enriching experience. I will never be able to thank her enough for letting me live this amazing experience and for the precious help she gave me for my stay in Argentina.

As soon as I got there, I was considered part of this "big family". For us, Europeans, who barely know huge spaces, the estancia is a difficult reality to comprehend: far away from the town, it is a small entire world, with its own school and boarding-school, its own chapel and runway; unending natural and wild lands, with beautiful lagoons, where some 13000 cows and over 700 horses graze freely, surrounded by wild animals. One feels less "guilty" not to be a vegetarian when we see that these cows have had a happy life! Further to cattle, the estancia also produces rice and forests.

In short thus, the estancia is a peaceful paradise, into the wild (on the first night, I was warned: your sandals are very pretty but they will stay the whole week in your backpack; here we wear closed shoes and high socks, to protect ourselves from the snakes. I therefore kindly obeyed and took special care when returning to the guest house that night). During this wonderful week at the estancia, time stopped. I met incredible people, who are always smiling, who love their job and their country and who never get tired of teaching what they know. I learnt a lot, about the functioning and the life in an estancia; about wildlife (for example that rheas are amongst the fews species where it is the male that sits on its eggs and takes care of the babies and the nest...); about the work of the gauchos, the Argentinian "cowboys", thanks to a morning spent with one of them (I can say that I was dead tired on that day and my legs would not have beared a few more hours horseback riding).

I admit that I started to like the cosy routine that I was living there: after breakfast, walk to discover the estancia; the famous Argentinian asado (kind of barbecue, but much yummier than our meat) for lunch at the terrace, surrounded by humming birds; the sacred "siesta" before going horse-riding in wonderful landscapes, with numerous lagoons and wild animals; the day ended with a delicious dinner (Isabel, the cook, is a true chef), served with Argentinian wine.

But all good things have an end. I finally took off for Buenos Aires for six weeks and I could thus see from the skies the wonderful landscapes of the Iberá. I actually found here what I had looked for in the Pantanal. Thanks again to Gilberte and her people for their warm welcome. Next stop: Buenos Aires, another atmosphere and experience that I will tell in further articles!

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